Samedi 20 novembre, j’étais à Rennes pour documenter la plantation d’une micro-forêt organisée par la Mairie de Rennes en partenariat avec Coeur et Canopée. Un joli moment de jardinage et de partage au beau milieu des immeubles du quartier du Blosne.
« Attends, papa, je plante encore ces trois-là et j’arrive ! » Une heure plus tôt, Noa, 5 ans, répondait un « non » un peu dégouté à son père qui lui proposait de repousser la terre sur le plant d’arbuste qu’il venait de déposer dans un trou fait dans la paille. Une heure et une vingtaine d’arbres plantés plus tard, il galopait au milieu des plants son arrosoir à la main ou plongeait les mains dans la terre avec un naturel déconcertant, comme s’il n’avait jamais rien fait d’autre de sa vie que planter des arbres.
Un peu plus loin, trois amis du quartier, la quinzaine, comptent et recomptent les plants qu’ils venaient de mettre en terre : « 35, on en a planté 35 ! » À côté d’eux, un jeune homme en T-shirt vert « Coeur et Canopée » les regarde avec un sourire et leur rappelle : « Les gars, vous aviez dit « juste un seul, pour voir », vous vous souvenez ? » « Attendez, je vais prendre une photo, c’est un truc de fou ! », complète un des jeunes.
Malgré le froid de cette matinée de novembre, l’ambiance était donc chaleureuse, et Xavier Dommange, fondateur de Coeur et Canopée et co-organisateur de l’événement, avait de quoi se réjouir : « Notre projet n’est pas seulement écologique, il y a tout un aspect convivial qui est très important pour nous. Nous espérons vraiment faire de chacune de nos opérations de plantation un moment fort, joyeux et fédérateur ; et ce matin, pour une première, c’est parfaitement réussi, au-delà même de ce que j’osais espérer ».
Sur un plan plus matériel, le but de cette opération était de créer une mini-forêt dense et autonome, qui viendra à terme apporter fraicheur, pureté de l’air et confort visuel au coeur du quartier. Sur cette parcelle au pied des immeubles, plus de 1000 arbres ont été plantés en quelques heures, à raison de trois par mètre carré et avec un choix d’essences fait en fonction du sol et de leur capacité à interagir les unes avec les autres de façon totalement naturelle.
« Nous travaillons habituellement selon les méthodes du botaniste japonais Akira Miyawaki, qui favorisent le retour de l’éco-système forestier natif en quelques années, explique Xavier, avant de préciser : cette fois-ci, ce n’est pas tout-à-fait le cas parce que nous sommes arrivés en cours de projet. Mais nous espérons que ça ouvrira des portes pour d’autres projets de micro-forêts Miyawaki à l’avenir dans la région. Le succès de ce matin est porteur d’une belle espérance à ce niveau. »