Profession de foi à Redon : un shooting entre ciel et terre

L'abbatiale Saint-Sauveur de Redon

Dimanche 16 juin, quinze jeunes de la paroisse de Redon faisaient leur profession de foi dans l’abbatiale Saint-Sauveur pendant la messe dominicale. Un moment important pour ces jeunes qui prennent ainsi en main leur vie de foi, passant d’une foi d’enfant à une foi d’adulte.

Le vicaire de la paroisse, le Père Nicolas Esnault, m’a demandé de venir immortaliser ce moment important. Ce que j’ai fait avec plaisir, en collaboration avec un autre photographe.

Le rite de l’aspersion, renouvelé chaque dimanche pendant tout le temps de Pâques.

Si j’aime cette abbatiale, c’est en grande partie à cause du contraste entre la nef et le chœur. La nef, romane, est très sombre, notamment du fait qu’un des côtés soit accolé au cloître de l’abbaye, et donc sans vitraux. Le chœur, gothique, est très lumineux grâce aux immense vitraux qui en font le tour. Ce contraste évoque pour moi la fameuse « lumière au bout du tunnel » ; il nous donne l’impression de marcher vers la lumière, vers le Paradis. Symboliquement, c’est très beau. En revanche, pour un photographe, c’est… l’enfer !

Il faut sans cesse jongler avec ce contraste en sachant pertinemment qu’on ne pourra jamais avoir une luminosité agréable sur toute l’image : on aura forcément une partie trop sombre ou trop claire, c’est inévitable. Le genre de contraintes qu’on est content de ne pas avoir trop souvent !

L’abbatiale vue d’en haut

Cette mission a surtout été l’occasion de voir cette belle abbatiale sous un angle nouveau pour moi : depuis le chemin qui entoure le chœur, au pied des vitraux. On y accède par un escalier en colimaçon dans lequel les deux épaules touchent les murs, qui débouche sur une terrasse où prennent naissance les contreforts soutenant les murs en dentelle du chœur. Une petite porte branlante qui donne accès à un nouveau couloir, qui débouche soudain au-dessus de l’autel. On se retrouve alors sur un chemin de ronde large comme mes pieds sont longs, séparé du vide par une barre en fer rouillé.

C’est une opportunité qu’on n’a pas tous les jours, de voir l’abbatiale d’en haut, qui plus est pendant une célébration. J’en ai donc profité largement, mettant de côté le vertige qui ne me quitte pas depuis mon enfance. Tant pis s’il fallait, pour avoir la photo que je voulais, me pencher au-dessus du vide, le souffle court, les jambes branlantes, les deux mains agrippées – réflexe bien dérisoire – à mon appareil… Que ne ferait-on pas pour une photo ?

Après une heure et demie à courir un peu partout – tout en essayant de rester le plus discret possible – pour espérer ne rater aucun moment important, je me suis retrouvé à la sortie de l’église épuisé, trempé de chaleur et d’angoisse vertigineuse… mais content.

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