Sur le tournage du clip de Lazhan an Tan avec le groupe breton Plantec
Louis Jamin
Au milieu des herbes folles, un jeune homme, le torse peint, frappe lentement sur un tambour en tournant sur lui-même. Des danseurs en blanc tournent autour de lui avec énergie, couchant l’herbe sous leurs pas. Et non loin de là, une caméra, elle aussi, tourne…
À la fin du mois d’août 2020, le groupe breton Plantec a tourné un clip pour le morceau Lazhan an Tan, issu de son dernier album Hironaat, sorti un mois auparavant. Un tournage qui a duré 4 jours, dont deux que j’ai eu la chance de photographier, par hasard…
Un soir, nous nous promenons en famille sur la lande de Saint-Just, un endroit magnifique que je viens de découvrir quelques jours auparavant et que j’ai voulu montrer à mes enfants et à un de mes frères qui est dans le coin pour quelques jours.
Fin de promenade, le soir approche, nous nous dirigeons vers la voiture pour rentrer à la maison, quand nous croisons un groupe observant les lieux avec attention. Je reconnais les membres du groupe Plantec, que j’ai déjà eu la chance de photographier en concert à l’occasion du Pardon de Saint-Gildas-des-Bois. En passant, j’entends que ça parle de caméra, de danseurs, de clip. Après une longue lutte contre ma timidité naturelle, je vais les voir et leur propose mes services pour photographier le clip qu’ils s’apprêtent manifestement à tourner… Quand je rejoins ma voiture, j’ai un RDV en poche, pour… le lendemain matin.
S’adapter aux contraintes particulières d’un tournage
J’ai donc passé deux jours avec le groupe, leur équipe de tournage et leurs figurants – dont les fameux danseurs. Deux jours d’une expérience nouvelle pour moi, à la fois très contraignante et assez reposante. Assez reposante parce que sous mes yeux s’enchainaient des mises scènes qui m’étaient offertes sans que j’ai rien d’autre à faire que les immortaliser. Reposante aussi parce que ce genre de circonstances obligent les acteurs à rejouer sans cesse la même scène afin de fournir assez de matière au réalisateur : j’ai donc eu tout le loisir de tester des choses en sachant pertinemment que si ça ne marchait pas j’aurais toujours une autre chance pour essayer autre chose. Aurais-je pu autrement photographier un après-midi durant une dizaine de danseurs habillés et maquillés répétant les quatre mêmes pas de danse ?
Mais contraignante aussi parce que je n’étais que le deuxième « faiseur d’images », la priorité étant évidemment au vidéaste. J’ai donc dû en permanence m’adapter à lui et choisir mes placements pour ne pas être dans ses plans. J’ai parfois aussi regretté de ne pas pouvoir diriger les acteurs pour créer une image plus efficace. Contraignante enfin parce que je devais prendre soin de photographier la scène filmée mais aussi le filmage de la scène, c’est-à-dire ne pas oublier d’inclure dans le cadre l’équipe de tournage et le décor, quand il était parfois tentant de profiter de la scène pour continuer d’essayer des choses.
Finalement, je crois y être assez bien parvenu. L’équipe de tournage n’a semble-t-il pas eu à se plaindre de moi, le groupe est content des photos, et moi je n’attends que de pouvoir recommencer ce genre d’expériences !