Les Gilles de Courcelles fêtent 60 ans de jumelage avec Guéméné-Penfao

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Quarante paires de sabots en bois frappent le sol en rythme. Des dizaines de grelots sonnent gaiement. Tambours et trompettes font sonner un air repris en chœur par quarante voix. Le défilé des “Gilles” de la ville de Courcelles, en Belgique, s’entendait de loin, samedi 22 juin à Guéméné-Penfao, à l’occasion des 60 ans du jumelage entre les deux villes.

Le spectacle n’était pas que sonore, et l’on avait de quoi être surpris en découvrant soudain, au détour d’une rue, ces quarante bonshommes à la bedaine imposante autant que colorée surplombée d’une sorte de fontaine de plume sous laquelle disparaissait un visage rougie par la chaleur.

Ce costume, si exotique aux portes de la Bretagne, est pourtant bien connu en Belgique : les défilés de “Gilles” y sont une tradition remontant selon la légende à l’époque de Charles Quint (1549), plus vraisemblablement à la fin du XVIIIe siècle.

Vêtus d’un costume couvert de motifs bariolés, chaussés de gros sabots de bois et coiffés d’un immense chapeau à plume, les “Gilles” défilent au son d’une fanfare composée de percussions et de cuivre. Habituellement, ces défilés se tiennent à la sortie de l’hiver. De leurs sabots de bois, les “Gilles” frappent le sol en cadence pour réveiller la terre. Régulièrement, ils se secouent pour faire résonner les clochettes accrochées à leur costume, qui font fuir les démons de l’hiver.

Visite aux anciens de la Vallée du Don

D’un panier d’osier qu’ils portent à la main, ils tirent des oranges qu’ils lancent aux badauds amassés sur le bord de la route. Elles apportent la prospérité à qui les reçoit. “Chaque Gille peut lancer jusqu’à 400 orange en quatre heures de défilé environ, me précise l’un d’eux. Pendant le mois qui suit le défilé, les enfants n’ont plus que des oranges pour le goûter…”

Le défilé est parti de la salle des fêtes pour passer devant la résidence de la Vallée du Don. Tous les résidents ont donc pu profiter du spectacle, assis à l’ombre des pins qui bordent l’allée qui porte leur nom. Il est ensuite descendu jusqu’au Super U, où la majorité des spectateurs l’ont rejoint et où une collation était préparée. Un choix de parcours un peu étonnant puisqu’il aurait été plaisant de voir ce beau défilé descendre l’avenue de Courcelles, où ils étaient d’ailleurs nombreux à l’attendre au début de l’après-midi. Et qui présente aussi l’avantage d’être ombragée : il ne fait aucun doute que les “Gilles” auraient apprécié.

Quoi qu’il en soit, ce fut une belle découverte. La Bretagne est une terre de tradition, nous connaissons bien ici les défilés en musique et en costumes. Permettre ainsi nos amis et voisins Belges de nous présenter leurs traditions est une riche idée, qui devrait être renouvelée plus souvent.

Et si l’inverse se fait un jour, si un Bagad de Guéméné – existe-t-il ? – se rend à Courcelles, je serai du voyage avec plaisir, si on m’y invite !

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